© Mohammed Zaatari Source: AP
Des secouristes du Hezbollah recherchent des victimes, dans la ville de Nabatieh, au lendemain d'une frappe israélienne, le 13 octobre (photo d'illustration).
Ce 16 octobre 2024, des frappes israéliennes ont ciblé la ville de Nabatieh, située dans le sud du Liban, entraînant un lourd bilan. «Le maire de Nabatieh a été tué dans l'attaque, ainsi que plusieurs autres personnes», a déclaré Howaida Turk, gouverneur de la région. Elle a qualifié l'événement de «massacre» et rapporté que les frappes avaient touché des bâtiments municipaux ainsi qu'un centre médical. Le ministère de la Santé libanais a annoncé un bilan provisoire de six morts et plus de 40 blessés.
L'armée israélienne a pour sa part déclaré «avoir frappé des dizaines de cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Nabatieh». Depuis le début des affrontements ouverts entre Israël et le Hezbollah, le 23 septembre 2024, 1 356 personnes ont été tuées au Liban, d'après le décompte d'une agence de presse française basé sur des chiffres officiels.
La coordinatrice spéciale de l'ONU au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a exprimé son inquiétude après cette attaque, appelant à ce que «les civils et les infrastructures civiles soient toujours protégés» dans ce contexte de guerre.
Fortes tensions diplomatiques
La situation diplomatique se tend également entre Israël et plusieurs chancelleries européennes. Selon le gouvernement italien, les 16 pays de l'Union européenne participant à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ont annoncé ce 16 octobre leur intention d'exercer une «pression maximale aux niveaux politique et diplomatique» sur l'État hébreu afin d'éviter de «nouveaux incidents».
Comme l'a précisé Rome, cette décision a été prise lors d'une réunion par visioconférence de leurs ministres de la Défense. Paris a réaffirmé son engagement en faveur du maintien de la Finul, mais a également demandé aux organisateurs du salon Euronaval de ne pas accueillir de «stands ni exposition de matériels» israéliens lors de l'édition prévue en novembre à Paris.
Cette décision, annoncée ce 16 octobre par les organisateurs du salon, a été 𝕏 qualifiée dans la foulée de «honte pour la nation française et pour les valeurs du monde libre» par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
À Londres, lors de la séance hebdomadaire de questions au Premier ministre à la Chambre des communes, Keir Starmer, a fait savoir que son gouvernement «examinait» de possibles sanctions contre les ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, à la suite de propos «sans aucun doute odieux», «ainsi que d'autres actions très préoccupantes en Cisjordanie et à travers la région».